L’essor du Capital-risque ou Venture capital, un financement à forte valeur ajoutée consacré aux start-ups les plus ambitieuses

Start'in Sorbonne
5 min readDec 28, 2020

Qu’est-ce que le capital risque ou VC ?

Depuis plusieurs dizaines d’années au sein du paysage entrepreneurial tricolore et mondial, les start-ups font de plus en plus appel à des fonds de capital-risque pour se financer suivant les différentes étapes de développement en passant de la phase d’idéation jusqu’à l’early-stage (accélération, renforcement des capitaux propres et des équipes).

Vous l’avez compris, le capital-risque est donc un acteur phare dans le financement des entreprises à fort potentiel. C’est un moyen efficace pour les entrepreneurs de lever de l’argent rapidement tout en étant accompagné par des experts des thématiques business liées à la gestion d’entreprise.

Point historique

D’un point de vue historique, le capital-risque a vu le jour après la seconde guerre mondiale grâce à l’initiative de Georges Doriot, ce français d’origine et professeur à la Harvard Business School est donc le précurseur de ce concept. Autre fait notable, il est à l’origine de la prestigieuse institution connue sous l’acronyme INSEAD qui délivre un des MBA les plus sélectifs dans le monde des affaires.

Fonctionnement et rôle d’un VC

Il s’agit d’un financement dilutif puisque le VC est un fond d’investissement chargé d’investir dans des entreprises ayant un produit ou service avec un potentiel élevé. Mais avant de réaliser des investissements, ils vont premièrement lever les fonds nécessaires auprès d’acteurs privés et institutionnels.

Ensuite, les investisseurs vont sélectionner les start-ups dans lesquelles ils souhaitent investir un ticket mais attention les montants diffèrent selon les fonds de VC et la phase de développement de la start-up. Les tickets investis vont de 100K à 500K aux prémices de son développement jusqu’à plusieurs millions en série A dans le cas d’une scale-up (+5 Millions d’euros de Chiffre d’affaires/an, un Business model robuste et une forte croissance).

Le VC entre au capital de l’entreprise, il détient des parts minoritaires dans le capital avec comme objectif principal, la réalisation d’un exit (bénéfice réalisé après la revente des actions d’une société) dans une optique court terme généralement autour de 5 ans. L’aversion au risque est bien plus conséquente pour ce type d’investissement, au sein de l’univers start-up il y a donc beaucoup d’appelés mais peu d’élus… D’après le cabinet de conseil BCG, “aux États-Unis une start-up non accompagnée à deux fois plus de chances de faire faillite au bout de 5 ans qu’une start-up accompagnée”.

Le VC investor, un véritable couteau suisse

D’après une étude du cabinet de conseil “BCG” portée sur la croissance des start-ups, les phases clés du développement s’articulent autour de 5 étapes majeurs : l’idéation, la création, l’amorçage, le scaling et l’expansion.

Les investisseurs vont donc avoir un rôle d’accompagnateur avec le ou les dirigeant(s) de la start-up pendant la phase de seed/amorçage, en proposant une expertise dans des domaines clés au cours des premières années d’exercices de l’entreprise.

Le VC va se concentrer sur les problématiques business que rencontrent une start-up durant son cycle de vie :

  • Structuration du Business Plan/Business model
  • Product management
  • Générer de la traction
  • La vitesse d’exécution
  • La scalabilité

L’enjeu est important car le capital-risqueur joue un rôle stratégique dans les décisions opérationnelles de l’entreprise, un rôle à part entière proportionnel à ses parts.

De façon générale, le rôle du VC n’est pas d’entrer en conflit avec les dirigeants en imposant sa vision mais plutôt de les accompagner efficacement en apportant l’expertise et le réseau qui peuvent bénéficier à la croissance de l’entreprise.

Au fil de l’accompagnement, il y a une véritable transition qui s’effectue où le VC va passer d’investisseur à business partner, pour reprendre les mots de Doug LEONE, Managing Partner à Sequoia capital depuis plus d’une dizaine d’années, le rôle du capital-risqueur repose sur : “an understanding of business where you meet with the CEO or founders where you speak about sales, engineering, product management and give some ideas or suggestions and the founder quickly understands that you really can help him both operationally and from a strategic standpoint. […] by doing so, he really starts to believe that you can help him and that’s how he is choosing you as an investor and a business partner on the long term”.

Présentation des fonds de capital-risque et phases d’investissement

Il y a plusieurs fonds de venture capital en France qui investissent dans les pépites de la tech et ils se différencient principalement à travers la valeur des tickets investis et du cycle de vie de la start-up.

Idinvest partners, Alven, Kima ventures, Accel partners, Breega, 360 capital partners, Partech ventures, Gaia capital partner, Korelya Capital […] sont des fonds de capital-risque orientés sur la performance avec une aversion au risque plus élevée que des VC corporates tel que Orange digital ventures ou publics comme BPI France.

On classe les levées de fonds selon plusieurs tranches et le VC va principalement intervenir de la phase d’amorçage à la série A au-delà on parle plutôt de capital-développement :

  • 100K — 500K : Seed stage, qui sert à financer le concept il s’agit des prémices de la start-up
  • 500K — 3/5M : La Série A, celle qui permet d’assurer la transition (valider le Business Plan et industrialiser les process’ on parle de scalabilité)
  • 5M — 10M : Série B qui vise à internationaliser l’entreprise et réduire ses coûts en mettant en place une stratégie d’intégration verticale, comme dans le cas de Tesla par exemple
  • +10M€ : on parle plus de Growth, avec des séries C, D, E, F qui constituent les tours de financement les plus conséquents. C’est généralement le stade avant l’entrée en bourse.

Les domaines d’activités et les levées de fonds

Le capital-risque a connu un véritable essor ces 10 dernières années grâce à un dynamisme entrepreneurial et un écosystème favorable pour accompagner les entrepreneurs. Par ailleurs, on constate que la France a une main d’œuvre très compétente puisque plus de 80 % des créateurs de start-up détiennent un Master ou un Doctorat.

Selon le baromètre de EY sur les VC au S1 2020, les startups françaises ont levé 2.7 milliards d’euros pour un total de 360 deals. Leurs activités sont principalement concentrées sur 5 secteurs clés et se répartissent entre la France, l’Allemagne et l’Angleterre :

  • Internet services (ManoMano, 125 M€)
  • Software (CONTENT SQUARE, 173 M€)
  • Life sciences (Ynsect 300 M€)
  • Fintech (QONTO, 104 M€), (Revolut 455 M€)
  • Cleantech (ECOVADIS, 182 M€)

Côté tricolore, les start-ups françaises ont levé plus de 5 milliards d’euros cumulés auprès des VC en 2019 répartis sur 736 deals avec un ticket moyen de 7.5 millions d’euros. C’est donc la levée la plus importante depuis 2015 où à ce moment-là on était en deçà des 2 milliards d’euros pour 484 deals.

Conclusion

Le venture capital représente donc un acteur déterminant dans le financement des pépites de demain. Les investisseurs apportent une aide stratégique durant les premières phases essentielles au bon développement de la start-up. D’après une étude réalisée par la Boussole en 2018 “En France, la croissance des start-ups pourrait engendrer la création de plus de 400 000 emplois supplémentaires d’ici 2022”.

Alexandre Richard

--

--

Start'in Sorbonne

Fondée en Novembre 2015, Start’in Sorbonne est une association qui a pour but de promouvoir l’entrepreneuriat auprès des étudiants de l’Université de Paris 1.