LEADERSHIP ET COMMUNICATION : LES ARMES DE L’ENTREPRENEUR

Start'in Sorbonne
6 min readJan 19, 2020

En quête de performance, d’excellence et d’innovation, l’entrepreneur d’aujourd’hui arbore de nouvelles armes pour s’imposer au sein d’économies mondialisées et interconnectées. La capacité à rassembler et à diriger une équipe sera son principal atout, à condition qu’il sache la concilier avec d’autres compétences telles que la communication, pour la mettre à profit dans le développement de son activité.

LE LEADER, CHEF DE MEUTE PLUTOT QUE LOUP SOLITAIRE

Le leadership est définit par Claude Lévy-Leboyer, professeur de psychologie à Paris Descartes s’intéressant à l’organisation sociale du travail, comme :

« un processus d’influence sociale par lequel un individu amène un groupe à atteindre des objectifs. Le leadership n’implique pas seulement le fait de faire faire quelque chose à d’autres individus, mais également (ce qui n’est pas le cas pour les relations d’autorité) la capacité à changer l’attitude des membres du groupe, à les mobiliser et à entraîner leur adhésion à des buts communs. De ce fait le leader doit savoir susciter les motivations et entraîner ceux qui le suivent bien plus que les diriger de manière autoritaire. » [1]

Un leader se différenciera donc d’un chef autoritaire par son empathie, sa capacité à comprendre et à exploiter le potentiel de chacun de ses collaborateurs dans le but de mener le groupe vers l’atteinte de ses objectifs. Le leader assoit son pouvoir et son autorité par l’adhésion et non par la force. C’est donc une compétence complexe aux multiples facettes qui habilite l’entrepreneur à devenir un meneur en qui l’on a confiance et pour lequel on se dévoue. Ainsi, le leadership se repose sur trois principaux piliers : l’authenticité, l’empathie et la persuasion. [2]

Un rôle authentique

Être authentique dans une position de direction peut paraître inconcevable lorsque l’on prend conscience de l’environnement dans lequel agit un leader : stratégies, concurrence, négociations insatisfaisantes, difficultés financières etc. Cependant, l’authenticité devient un bouclier lorsqu’elle est utilisée efficacement. L’authenticité donne au leader une image vraie à laquelle les différents acteurs qu’il est amené à rencontrer peuvent s’identifier. Ce que l’authenticité offre c’est la capacité à obtenir du soutien, de l’adhésion et à rassembler un groupe autour de vos idées. Si votre équipe vous voit impliqué et totalement dévoué dans votre rôle de leader, alors elle vous suivra car vous inspirerez de la confiance et susciterez l’admiration. Mais alors comment prouver son authenticité ? Le processus est long et se traduit à travers toutes les actions, décisions et efforts fournis par le leader. Il fait de son travail une passion, et c’est là que son authenticité se révèle et lui permet d’influencer.

Un leader attentif vaut mieux qu’un chef égoïste

Kazuo Inamori est issu d’une famille d’ouvriers japonais et est devenu un des plus grands entrepreneurs du monde. Aujourd’hui, il est retiré avec les moines bouddhistes et a écrit « Réussite et Accomplissement de soi ». [3] Chaque entrepreneur et auteur possède sa propre vision du leadership et du management mais les mêmes points clés reviennent toujours : humilité, capacité d’introspection, empathie.

En effet, le leader a pour principale fonction de diriger l’attention. Pour cela, il doit développer son aptitude à cerner les émotions et attentes de ses collaborateurs, partenaires et concurrents. L’empathie lui permet de comprendre le point de vue d’autrui, ressentir ce que l’autre ressent et sentir ses attentes. Il sera alors à même de prendre du recul sur ses émotions ainsi que celles des autres et ce dans le but d’optimiser ses choix et les orienter vers un certain objectif.

L’art de la persuasion

Depuis les années 1950, de multiples études ont été menées sur les comportements poussant les individus à agir pour quelqu’un, à coopérer, à se soumettre ou à modifier leurs comportements. De ces études, Robert Cialdini, psychologue et chercheur à l’Université de l’Arizona, aux États-Unis, a édicté six principes de la persuasion [4] que nous allons résumer dans le but de mieux comprendre son importance pour le leader.

Le principe d’appréciation énonce que les individus apprécient ceux qui les apprécient. Le leader peut se servir de ce principe dans les négociations afin de rallier ses partenaires à sa cause en les complimentant sur un produit, un service ou un processus productif. De même avec son équipe, le leader instaure une atmosphère de confiance et procure du bien-être à travers sa sympathie, ce qui rend ses collaborateurs bien plus enclins à le suivre.

Donnez ce que vous voudriez recevoir. Selon, le principe de réciprocité, les individus ont tendance à rendre la pareille car ils s’en sentent inconsciemment contraints simplement pour améliorer ou conserver une bonne image en société.

Le principe de preuve sociale consiste à dire que les individus soutiennent et imitent ceux qui leur sont semblables. On peut prendre l’exemple d’un appel au don dans un quartier. Si le donateur voit une grande liste d’autres donateurs (qui sont donc ses voisins), il sera plus enclin à donner puisqu’il suit ses pairs. Le leader peut ainsi se servir de ce principe pour rassembler de plus en plus de collaborateur et étendre son influence.

Le principe de cohérence entraîne les individus à agir en rapport avec leurs engagements. De ce fait, le leader peut utiliser leurs engagements afin de solidifier son équipe en les rendant effectifs, publics et volontaires.

Le principe d’autorité donne au leader sa place d’ « expert » sur laquelle son environnement collaboratif pourra se reposer et vers qui les individus vont se tourner.

Enfin, le principe de rareté donne au leader une position dominante notamment en négociation, lorsque celui-ci se retrouve en possession d’une information que ses adversaires ou partenaires n’ont pas.

L’IMPORTANCE DE LA COMMUNICATION DANS L’EXERCICE DU LEADERSHIP

Un entrepreneur est confronté à plusieurs aspects de la communication.

D’abord celle qu’il entretient avec les parties prenantes de son projet : ses collaborateurs, partenaires, concurrents. Il se doit de communiquer avec ces individus sur ses objectifs et stratégies (avec les collaborateurs), ses attentes et limites (avec ses partenaires — commerciaux, financiers…) et entretenir une certaine relation avec ses concurrents.

Le leadership permet à l’entrepreneur de maintenir habilement ses relations avec l’ensemble de ces parties. En effet, son empathie, sa sollicitude, et son influence jouent un rôle central dans son pouvoir de rassembler et d’obtenir ce qu’il veut.

La communication englobe une multitude de compétence précises telles que la prise de parole en public, la gestion du stress, la résolution de conflit, le recul sur les situations de difficulté, l’art de la persuasion, la capacité à pitcher efficacement un nouveau projet etc. et représente une clé du leadership.

D’autre part, un leader doit savoir communiquer sur le produit ou le service qu’il vend. En B2B, il doit être capable de convaincre ses partenaires que son produit est le plus efficients et il peut faire cela directement. En B2C, le marketing rentre en jeu (force de vente, promotion et publicité). L’entrepreneur a la possibilité de déléguer cette tâche pourvu qu’il communique ses intentions et le message qu’il souhaite faire passer à travers son produit.[5] [6]

POUR CONCLURE

La personnalité du leader est donc complexe et dotée d’une mosaïque de compétences et aptitudes. Le secret d’un bon leadership est de concilier les aspects émotionnels et cartésiens du management pour solidifier l’adhésion et le soutien de son (ses) équipe(s). En somme, le leader optimise la productivité de ses équipes, évalue et solutionne les risques internes, pose les bonnes questions et est attentif à l’avis de ses collègues, crée un environnement de travail de confiance et y implique individuellement chaque collaborateur.

Jovana Milovanović

SOURCES

[1] Claude LEVY-LEBOYER LA MOTIVATION DANS L’ENTREPRISE : Modèles et stratégies, Editions d’Organisation, 1998.

[2] Havard Business Review, Octobre-Novembre 2018, L’équation gagnante du leadership p.47 à 79.

[3] Kazuo Inamori, Réussite et Accomplissement de soi, éditeur Guy Trédaniel, 2010.

[4] Robert Cialdini, Influence. La psychologie de la persuasion,1984.

[5] Gary Amstrong, Philip Kotler, Principes de Marketing, éditions Pearson, 2013.

[6] Harvard Business Review France, Le must de l’art de la communication, hors-série août-septembre 2019.

B2B : Business to business (vente de produit à une entreprise)

B2C : Business to consumer (vente de produit à un consommateur)

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Fondée en Novembre 2015, Start’in Sorbonne est une association qui a pour but de promouvoir l’entrepreneuriat auprès des étudiants de l’Université de Paris 1.