Genèse de l’entrepreneuriat :

Start'in Sorbonne
24 min readNov 9, 2020

Introduction :

Peter Drucker, célèbre gourou du management d’entreprise disait, en 1970, que l’entrepreneuriat « consistait à prendre des risques et faire des sacrifices ».

Chez Start’in Sorbonne nous définissons l’entrepreneuriat comme étant la capacité de mener un projet qui vous fait vibrer, qui a du sens pour vous et que vous voudriez faire grandir. Cependant l’entrepreneuriat reste un vaste domaine qui se rapporte à l’idée de créer une entreprise, une association ou une organisation et la faire croître le plus rapidement possible. Cette croissance peut prendre différentes formes, elle peut être axée sur le nombre de clients ou d’un point de vue financier avec par exemple les business angels, l’introduction en bourse, les levées de fonds etc.. mais nous en reparlerons par la suite.

De nos jours, l’idée d’entreprendre afin d’être son propre chef est quelque chose de très répandu et se traduit principalement par la création d’une start-up.

Mais qu’est-ce qu’une Start-up ?

Étymologiquement, le mot Start-up prend tout son sens ; « start » qui signifie « démarrer » et « up » qui signifie « croître » font directement référence à une organisation nouvelle à la recherche d’un business model industrialisant et permettant une croissance exponentielle.

Nous pouvons cependant nous interroger sur les réelles différences entre une entreprise et une Start-up. La différence est simple, la Start-up qu’importe son domaine d’activité ( tech, agroalimentaire, sociale…) a comme fondation de son business model l’innovation tandis qu’une entreprise a comme objectif principal de répondre à un besoin spécifique sans forcément chercher à innover. Le modèle de la Start-up se pense différemment, et à pour finalité l’amélioration de la société et plus généralement nos conditions de vie. Nous pouvons notamment retrouver cet état d’esprit dans le slogan de 1997 de la marque à la pomme « Think different ».

Malheureusement, l’adjectif « nouveau » que l’on donne aux start-up rime aussi avec « temporaire ». En effet, selon l’INSEE d’après une étude de 2016, 90% des start-up en France échouent. Cela peut faire peur, et les causes d’échecs sont multiples et frappent souvent de plein fouet les entrepreneurs, pas de véritable besoin sur le marché, mauvaise équipe ou communication, mauvaise gestion de la trésorerie malgré de grosses levées de fonds, trop de concurrence, pas de business model fiable, innovation trop en avance sur notre temps… bref les raisons pouvant mener une start-up à sa fin sont légion. Si vous souhaitez lancer votre start-up, il va donc falloir surveiller ces points minutieusement.

Partie 1 : Environnement & Start-up

Dans cette partie nous allons nous intéresser aux différents aspects des start-up à travers leur environnement, leur secteur d’activité, les métiers que l’on retrouve au sein d’une start-up ainsi qu’établir une comparaison entre la France et différents pays du monde.

Point Historique :

Même s’il est difficile de dater avec précision le début de l’entrepreneuriat, celui-ci reste cependant intrinsèquement liée à l’émergence du capitalisme moderne. Cette volonté d’entreprendre a réellement commencé avec la révolution industrielle soit début 19ème siècle permettant l’émergence de nouvelle richesse comme Rockefeller et Henry Ford aux Etats-Unis alimentant le fameux rêve américain.

Puis durant le 20ème siècle, la volonté d’entreprendre s’est fortement développée notamment après la Seconde Guerre mondiale avec l’essor des places boursières ainsi que des nouvelles technologies augmentant le champ des possibilités. Cela a donné les prémices des entreprises technologiques avec par exemple durant l’année 1976 la création de deux entreprises plus tard rivales Apple (1er avril) et Microsoft (26 novembre). L’engouement autour de ce nouveau secteur d’activité a fortement démocratisé l’envie d’entreprendre principalement durant les années 90 qui a vu de nombreuses grandes entreprises voir le jour tel que Amazon (1994) et Google (1998). Néanmoins, cet élan s’est subitement ralenti en 2002 à la suite du krach des valeurs technologiques ; cependant cela n’a pas freiné longtemps l’envie d’entreprendre. En effet, 2 ans plus tard Facebook voyait le jour dans la chambre d’un certain Mark Zuckerberg devenant aujourd’hui une des 4 GAFA.

De plus, l’apparition et le développement des applications durant ces dernières années ont donné un renouveau à cet entrain d’entreprendre en créant une multitude de nouvelles possibilités pour répondre à de très nombreux besoins tels que Spotify, Instagram, ou encore Tinder.

Le modèle de start-up et l’envie d’entreprendre sont donc plus que jamais d’actualité.

Qu’est-ce que la Silicon Valley ?

La Silicon Valley est le temple de la créativité et des nouvelles technologies née sous l’impulsion de l’université de Stanford. Haut lieu de recherche dès les années 1950, la Silicon Valley doit son nom à Don Hoefler, un journaliste américain. Il nomma ainsi la vallée de Santa Cara car la majorité des entreprises qui s’y implantaient utilisaient du silicone comme matériau principal dans la création d’engins électroniques.

Étendue sur 80 km de long, la Silicon Valley est le berceau mondial de l’innovation. Elle attire une forte proportion de personnes qualifiées notamment d’étrangers grâce à des salaires hors normes. Elle joue un rôle majeur dans la mondialisation car elle représente un pôle de commandement mondial important. Cela est notamment dû à la présence de sièges sociaux de nombreuses firmes de premier rang.

En 2018, les 23 plus grandes firmes employaient 112 200 salariés localement, mais géraient l’activité de plus d’1,2 million de salariés dans le monde et dans des centaines de pays. On peut ajouter à cela la chaîne de valeur organisée par les différents réseaux de fournisseurs et sous-traitants qui desservent le monde et plus particulièrement l’Asie et l’Europe.

De plus, la Silicon Valley détient une influence sur le monde entier que ce soit dans les domaines scientifiques, technologiques, économiques ou culturels comme en témoigne le rôle de firmes telles que Google, Apple, Facebook ou Netflix dans la vie quotidienne d’individus des quatre coins du monde. Enfin, on estime que si la Silicon Valley devait être un territoire indépendant, elle serait la douzième puissance économique mondiale. De quoi faire rougir de nombreux pays.

Plus de 200 000 entreprises s’y sont installées, dont près de 20 000 start-up et de nombreuses licornes dans le but d’innover en changeant notre manière de vivre et de travailler. Ces start-ups emploient plus de 420 000 personnes et réalisent environ 100 milliards de dollars de chiffre d’affaires.

Qu’est-ce qu’une licorne ?

Une licorne désigne une entreprise positionnée dans le domaine des nouvelles technologies dont la valorisation est supérieure à 1 milliard de dollars.

Ce terme de licorne a été défini par Aileen Lee en 2013. Elle réalisait une étude montrant que 0,1% des entreprises dans lesquelles investissaient les fonds de capitaux risque atteignaient cette barre du milliard en valorisation.

Elle décida d’appeler ces entreprises des licornes car ce mot est assimilé à quelque chose de rare, qui relève du rêve et de cette culture de l’Heroic Fantasy très présente dans la culture entrepreneuriale notamment aux États Unis.

On dénombre actuellement plus de 480 licornes dans le monde entier. A eux deux, la Chine et les États Unis rassemblent 350 licornes. A titre d’exemple, la Belgique n’en a que 2 et la France quant à elle n’en détient que 10. Parmi elles on peut nommer par exemple Doctolib, Deezer ou Blablacar.

On peut expliquer cet écart par une différence de mentalité entre les pays. Dans certains pays, il n’y a pas de volonté de créer des géants technologiques. De plus, la plupart du temps les entreprises ne sont pas correctement accompagnées dans cette démarche.

Pourtant, on peut dire que les licornes génèrent un nombre d’emplois qualifiés et non qualifiés important et l’écosystème dans son ensemble peut tirer des bénéfices de celles-ci par un effet boule de neige.

Différents secteurs d’activités des Start-up :

Le modèle de la start-up s’est démocratisé depuis quelques décennies et s’étend sur de nombreux secteurs d’activités tels que la finance, l’informatique, le marketing digital, le tourisme, la restauration, la santé etc. Cependant, le modèle de start-up le plus répandu est celui alliant technologie et finance donnant le mot “Fintech”, ce terme détermine les jeunes entreprises utilisant les nouvelles technologies pour améliorer les services financiers. Parmi les Fintech les plus connues nous avons N26 une néo banque allemande créée en 2013 et comptant déjà 3,5 millions de clients dans le monde ou encore Paypal une entreprise de payement en ligne fondé en 1998.

Cependant ces entreprises ne se limitent pas uniquement au milieu de la finance, en effet le développement du modèle de start-up a entraîné une démocratisation des secteurs dans lequel elle s’est implantée.

Moins connu que les “Fintech” il existe les start-up qualifiées de “Foodtech”, ce terme désigne les entreprises utilisant la technologie dans le domaine de l’alimentation. Cela va de la production, réservation, livraison voir même création de nouveau produit alimentaire. L’idée est de changer la manière dont le grand public consomme de la nourriture. Parmi les “Foodtech” les plus connues nous avons Deliveroo un service de livraison de repas à domicile ou encore Eatwith qui permet de manger chez l’habitant aux 4 coins du monde.

Le modèle de la start up ne s’est pas arrêté uniquement à la vente de produits de grande consommation mais s’est aussi étendu au domaine de la santé donnant les “Biotech”.

Ce terme générique regroupe les “HealthTech” et “Medtech” soit plus généralement des start-up en lien avec le monde médical qui grâce aux avancées technologiques ont comme objectif d’améliorer la santé de chacun. Le champ d’application de ces start-up est très large, en effet elles peuvent travailler sur des pansements, des fauteuils roulants mais aussi des organes artificiels ou des robots chirurgiens.

Le modèle de la start-up ne se cantonne pas uniquement à des milieux déjà existants, en effet, des start-up cherchent à tirer leur épingle du jeu en apportant des solutions innovantes afin de résoudre les problèmes climatiques tels que le réchauffement climatique et la pollution plastique, on appelle cela les “CleanTech”.

Comme l’indique ce terme, ces entreprises cherchent donc à avoir un impact social positif en développant des technologies propres afin de réduire l’impact négatif de l’espèce humaine sur l’environnement. De plus c’est un secteur d’activité en forte croissance en effet en 2018 1,5 milliards d’euro ont été investis dans les “Cleantech” françaises. Parmi les “CleanTech” les plus connues nous avons le moteur de recherche Ecosia qui plante des arbres grâce au recherche internet de ses utilisateurs et aurait déjà planté près de 110 millions d’arbres !

Les métiers au sein d’une startup, qui fait quoi ?

CTO, Account manager ou encore Devops … voici quelques exemples de postes que l’on retrouve au sein d’une start-up ces 10 dernières années. En effet, ces mots-là peuvent sembler étranges au premier abord et afin d’y voir plus clair nous allons vous exposer synthétiquement plusieurs fonctions au sein d’une jeune pousse en pleine expansion !

Dans une start-up, on a donc les directeurs ayant une expertise spécifique, ils sont en charge des orientations stratégiques de l’entreprise et ensuite les différents métiers qui composent les pôles :

Les pôles travaillent en coordination au sein de l’entreprise, la force d’une startup réside dans la complémentarité des profils qui la composent. En effet, travailler avec des individus ayant des compétences spécifiques permet de délivrer un produit ou service structuré et efficient.

En voici un aperçu, avec une start-up ayant une plateforme B2C qui met en relation des freelances :

Le pôle tech : Va s’attaquer au site en construisant les deux piliers, la partie front (Interface, ergonomie et programmation) et back (serveur, application et base de données).

Le pôle Sales : S’occupera de démarcher les clients grands comptes (GE du CAC40) mais aussi des clients de taille intermédiaire (TPE, PME, Start-up). L’objectif est d’accroître son portefeuille et accroître les deals.

Le pôle Marketing : Se chargera d’attirer les prospects et promouvoir la start-up à travers la stratégie digitale (brand marketing, contenu et design). L’objectif est de construire une l’image de la boîte en adéquation avec ses valeurs sur Internet et les réseaux sociaux.

Le pôle support et stratégie : Va s’occuper des fonctions plus traditionnelles de l’entreprise (logistique, finance, ou encore ressources humaines) en se concentrant sur les activités internes et les acteurs de l’entreprise.

Cependant, on observe l’apparition de nouveaux métiers liés à l’Intelligence Artificielle et aux données qui sont des enjeux croissants pour les startups mais aussi la forte dimension RSE qui est devenu un axe stratégique ces dernières années.

Comparaison France Vs reste du monde :

Tout d’abord d’un point de vue européen, bien que la France progresse, avec maintenant 7 licornes, elle reste derrière le Royaume-Uni et l’Allemagne comptant respectivement 25 et 13 licornes à leur actif.

Le Royaume-Uni d’un point de vue européen est loin devant car possède le tiers des licornes européennes. Cela peut s’expliquer d’une part par le fait qu’il y ait 3 fois plus de financement qu’en France et que la ville de Londres est le 3ème centre d’innovation technologique après la Silicon Valley et New York.

D’après un classement de Statista du juin 2020, la France fait pâle figure car même si elle est est 3ème au niveau européen, ce n’est pas tant le cas pour le classement international. En effet elle n’est que 7ème ex aequo avec Israël et l’Indonésie et loin derrière les Etats-Unis avec 165 licornes et à la Chine qui possède 90 licornes. De plus, si l’on établit un classement en terme de valorisation totale des licornes la France se retrouve à la 11ème place.

Cette énorme différence peut tout simplement s’expliquer d’un point de vue des financements accordés aux Start-up. En 2018 près de 90 milliards de dollars ont été alloués à financer des start-up aux Etats-Unis contre seulement 4 milliards en France. On peut dire que l’économie américaine est plus puissante, même ramenée au prorata, la différence reste conséquente avec 25 fois plus de financement sur le sol américain que dans l’hexagone.

De plus, la provenance des fonds présente aussi une différence. Les institutions françaises ne s’investissent pas autant que les institutions américaines. En effet, l’Etat français prendra part au financement des start-up à seulement 20% contre un peu plus de 60% aux Etats-Unis.

La France a donc en effet des progrès à faire sur le financement de ses start-ups, ce qui pourrait permettre de pouvoir dans un premier temps concurrencer Londres et par la suite les Etats-Unis.

Partie 2 : Comment créer sa start-up

Dans cette partie nous allons nous intéresser aux différents aspects des start-up lors de sa création avec par exemple le statut juridique ainsi que les aides potentielles pour créer son entreprise mais aussi les différentes compétences à avoir pour gérer une start-up avec notamment le marketing ou les levées de fonds.

Business Plan :

Toute entreprise commence par une idée mais avoir une idée ne suffit pas il faut être capable de retranscrire cette idée à travers le business Plan.

Le business plan est un document synthétique qui peut prendre différentes formes, l’idée principale de ce document est d’établir clairement la stratégie de l’entreprise ainsi que les différents moyens lui permettant de devenir rentable à plus ou moins long terme. Ce document regroupe toutes les caractéristiques du secteur d’activité dans lequel l’entreprise évolue ainsi que les caractéristiques de l’entreprise.

On retrouve dans le Business Plan le détail de l’idée, les formalités juridiques et administratives, la stratégie marketing, le mode de financement, le business modèle etc.

Le business plan va se diviser en deux parties, une partie rédactionnelle et une partie chiffrée.

Tout d’abord dans la partie rédactionnelle, il faudra expliquer la genèse de votre entreprise en passant par l’idée de création et les commencements pour ensuite mettre en avant vos forces et ce que vous vendez. Cela passe par une explication de la vision que vous avez à court, moyen et long terme et de la taille que vous occupez sur le marché, ce qui vous différencie de vos concurrents et ce qui fait que vous êtes meilleurs. Terminez cette première partie rédactionnelle par la plus-value que vous et votre produit apportez au marché.

Ensuite pour ce qui est de la partie chiffrée, vous aurez besoin de quelques éléments de comptabilité. Vous aurez à exposer vos comptes de résultat passé et prévisionnel. Les projections à l’avenir sont très importantes, notamment si vous cherchez à attirer l’oeil d’investisseurs. Présentez des projections sur 3,4 ou 5 ans, avec des objectifs annuels. Mais ne soyez pas trop ambitieux sur vos prévisions, il serait dommage de décevoir vos investisseurs. Soyez le plus rigoureux possible dans vos prévisions.

Petit conseil lors de la rédaction du business Plan, nous vous conseillons de le faire vous même et de ne pas déléguer cette tâche. Cela vous permettra de garder la maîtrise de votre projet, et d’être le plus objectif possible.

Statut Juridique :

L’un des premier et choix à faire lorsque l’on construit notre business plan est de choisir le statut juridique pour le projet que l’on décide de lancer et cela n’est pas une mince affaire. Nous savons que 90% des start-up échouent; il faut donc pallier à ce risque en choisissant un statut juridique, i.e. le type de société créée. Il en existe plusieurs et chacun admet des spécificités, ainsi que des avantages tout comme des inconvénients. Nous en avons retenu les formes les plus connues afin d’en dresser la critique : la Société par Actions à Responsabilité Limitée (SARL), la Société par Actions Simplifiées (SAS) et la Société Anonyme (SA).

La SARL : Pour pouvoir prétendre à ce statut, il faut être au minimum 2 associés et 100 au plus, même si aucun montant minimum de capital social n’a été fixé. Celui-ci sera plus tard divisé en parts sociales (ce que l’on appellerait « actions » traditionnellement). Il s’agit là du premier inconvénient : les associés et/ou les actionnaires ont souvent des objectifs et ambitions différents vis-à-vis du projet. Allant de pair avec ce premier obstacle, la SARL n’est pas très adaptée pour une start-up parce que la cession de ces mêmes parts sociales est une procédure assez rigide lorsqu’il s’agit de faire entrer des nouveaux associés. Le coût d’opportunité rapporté au temps, à l’argent et à la vitesse d’exécution des affaires ne convient pas au fonctionnement souvent expérimental des projets innovants.

La SAS : Il faut être au minimum 2 associés et ce nombre n’est pas plafonné. Aucun montant minimum d’apport en capital social n’est requis. Mais contrairement à la SARL, ce statut confère à ses détenteurs différentes catégories d’actions de droits différents. Un autre point de démarcation est la possibilité, et la facilité des entrées/sorties des actionnaires. En somme, il semble que le fonctionnement de la SAS soit simple et flexible — il s’agit alors du statut qui répond au mieux aux attentes des start-up « débutantes à intermédiaires ».

La SA : Le statut de SA correspond, lui, naturellement mieux aux « grosses boîtes ». Le nombre minimum d’actionnaires est toujours de 2, mais le seuil du capital social requis est d’au moins 37 000 euros. Ce type de société conserve l’atout majeur de diverses catégories d’actions, mais son fonctionnement est plus complexe. Bien que ce statut offre la possibilité de recourir aux marchés financiers (une pratique interdite dans les deux cadres juridiques précédents), ce statut juridique n’est pas le plus intéressant pour lancer sa start-up mais peut le devenir si celui-ci venait à prendre de l’importance.

Les aides :

Il existe diverses aides qui soutiennent l’activité de l’entreprise. En France, les principaux acteurs de ces aides sont :

Bpifrance : Bien connues des start-up, avec Business France, cette banque publique d’investissement accompagne les entreprises en leur accordant des crédits et en se positionnant comme garant de leurs projets. Les prêts que Bpifrance octroie sont nombreux, selon le type et le profil du projet et des apports. Nous pouvons citer les “prêts d’amorçage” pour préparer une levée de fonds avec des conditions souples, les “prêts investissement” à la suite d’une levée de fonds allant jusqu’à 500 000 euros et les “aide pour le développement de l’innovation” avec des prêts à taux 0 pouvant aller jusqu’à 3 millions d’euros.

Les collectivités territoriales : Le site spécialisé https://les-aides.fr recense toutes les aides pour lesquelles sont éligibles les projets innovants français selon la région. Parmi les subventions régionales, nous avons par exemple Innov’up — Aide à la faisabilité en Île-de-France.

Les subventions et bourses : French Tech : Il s’agit d’une bourse délivrée par Bpifrance pour porter véritablement le projet. Elle vise à encadrer le business model, les tests, l’ergonomie…Il y a également le diagnostic innovation, celle-ci concerne les projets peu familiers avec l’innovation pour justement les initier aux démarches dans ce sens-là.

Aide pour la faisabilité (AFI) : L’AFI va aider les entreprises à développer diverses compétences telles que des études de marché, commerciales, marketing, juridiques, financières, managériales.…

Aide pour le développement de l’innovation : Prend la forme d’une avance récupérable ou d’un prêt pouvant atteindre 3 millions d’euros.

Partenariats régionaux d’innovation (PRI) : Ce dispositif dispose de 100M d’euros pour soutenir des projets innovants en région.

Il existe, pour couronner ce florilège d’aides, certaines qui sont accessibles sous conditions :

Concours i-lab : Visant les entreprises de technologies innovantes, ce concours peut atteindre jusqu’à 600 000 euros.

Prix Pépite : S’adresse particulièrement aux étudiant.e.s ou jeune diplômé.e.s. Idem, le projet doit porter sur un projet d’innovation technologique dont la preuve du concept est établie.

L’Ademe : Pour les projets liés à la transition énergétique et écologique en France.

French Tech Ticket : Pour les startups créées ou développées en France par des associés internationaux.

Deeptech : Depuis 2019, pour les projets innovants, qui reposent sur la science, et présentant de fortes barrières à l’entrée liées au contenu technologique sont visées par ce programme qui les encadre.

Évidemment, il ne s’agit pas là de dresser la liste exhaustive ni des aides possibles ni leurs modalités détaillées. Néanmoins, cet aperçu consolide l’idée que les moyens de financer un projet, quel qu’il soit, ne reposent pas que sur les associés, et que cette problématique ne devrait pas constituer un frein à l’entrepreneuriat.

Collaborateur, associés & incubateur :

Lors de la création d’une start-up , il est essentiel de s’entourer des bonnes personnes. Un environnement nocif peut nuire au bon fonctionnement et au développement d’une start up. Il est alors nécessaire de définir son champ de compétences pour mieux recruter les individus qui partageront l’expérience start up avec vous.

Lors de la phase de recrutement, il ne faut pas hésiter à élargir ses horizons pour recruter les profils les plus adaptés au projet. Il faut alors chercher à attirer des individus aux profils divers et variés.

En effet, il est nécessaire d’avoir des associés ayant des compétences différentes afin de déléguer certaines tâches ou au contraire d’apprendre de leurs points forts pour développer de nouvelles compétences. Cela favorise le développement d’un business tout en se formant.

Afin de favoriser le développement de start up, des incubateurs de plus en plus grands poussent les individus à se lancer dans l’entrepreneuriat. Le but de ces incubateurs est de créer des environnements de travail qui donnent de la visibilité aux start-up.

Station F fondée par Xavier Niel et The Family créée par Oussama Ammar, Nicolas Colin et Alice Zagury, sont deux gros incubateurs Français qui ont comme but de permettre aux start up d’innover en étant dans les meilleures dispositions possibles. Ces incubateurs participent à la création de cet état d’esprit innovant fondé sur les principes de résilience, de surpassement et d’ambition.

Levée de fond :

Une levée de plus de 255 millions d’euros pour Mirakl, nouveau record de la French Tech en 2020. Une étape incontournable pour une start-up qui ambitionne d’accélérer la croissance, recruter des talents, développer ses produits/services ou encore amorcer la phase d’expansion. Cette étape permet aussi aux fondateurs de se verser leurs premiers salaires.

Il s’agit d’une opération financière qui intervient au début de la création « early-stage » ou durant la phase de développement où les fondateurs/associés vont ouvrir le capital social de l’entreprise à des investisseurs particuliers ou institutionnels. En apportant du financement sous forme numéraire, les investisseurs ou fonds acquièrent en échange des titres dont la valeur s’apprécie ou se déprécie dans le temps en fonction de l’évolution de l’entreprise et des facteurs externes.

L’objectif pour l’investisseur est de réaliser une forte plus-value dans une courte durée, pour cela il apportera ses compétences et son réseau pour épauler l’entreprise. Du côté des créateurs, l’enjeu est important puisqu’au-delà de la gestion et du développement de la start-up, la levée de fonds signifie aussi que les actionnaires vont participer à l’orientation stratégique de l’entreprise.

Il est donc important pour le(s) fondateur(s) de bien gérer cette étape afin d’éviter de perdre le contrôle de l’entreprise dans le cas d’une dilution trop importante car si ouvrir son capital à des investisseurs permet d’apporter du financement, en garder le contrôle peut s’avérer plus complexe qu’on ne le pense.

Etude de marché :

Il faut généralement partir d’un constat ou d’un problème récurrent qui mérite d’être soulevé et c’est là qu’intervient la fameuse étude de marché ! Celle-ci va permettre aux personnes qui souhaitent entreprendre de se confronter à la réalité : est-ce que mon idée répond à un besoin ? Y a-t-il un marché ?

De manière générale, cette étude va permettre d’analyser des informations sur les besoins, la nature et la clientèle sur ce marché. Mais aussi de déterminer les caractéristiques d’un produit/service, les concurrents sur le marché ou encore les contraintes auxquelles on peut faire face.

Pour cela, il est important de s’appuyer sur une bonne méthodologie, dans un premier temps il faut réaliser une étude qualitative en commençant par identifier un échantillon d’individus. Celui-ci constitue la clientèle potentielle du marché, il faudra donc interviewer ces personnes pour comprendre leurs attentes. Dans un second temps, il est important de se concentrer sur la phase quantitative (collecter des données sur le marché, analyser les concurrents, se renseigner sur le prix des biens ou services etc…). Cela permettra d’avoir une approche plus factuelle à travers une analyse chiffrée qui complétera la dimension sociale de la première partie.

Il est important de garder en tête que réaliser une étude de marché en suivant toutes les étapes et méthodes ne garantit pas forcément que le projet va fonctionner, ce n’est pas une science exacte. Mais dans la plupart des cas, réaliser une étude de marché sérieuse augmente significativement ses chances de réussir à s’implanter sur un marché.

Le Marketing :

Le marketing est une démarche qui va permettre à l’entrepreneur de mieux connaître le marché dans lequel il va évoluer ainsi que le profil de sa clientèle potentielle. Cet aspect de l’entreprise est la pierre angulaire de la stratégie de chaque entreprise et constitue une étape obligatoire pour tous les entrepreneurs !

Après avoir fait une étude de marché et défini la clientèle cible le marketing va développer une stratégie autour de 4 axes appelé la politique des 4P (price, product, promotion, place) afin de répondre au mieux à la demande :

Price : Le marketing va établir le prix du produit ou service en fonction de la stratégie mise en place par l’entreprise (low cost, rapport-qualité prix, haut de gamme) en effet le prix est une des déterminantes les plus importantes dans la stratégie d’entreprise.

Product : Le type de produit ainsi que ses caractéristiques avec comme objectif principal de vouloir se différencier des concurrents et de répondre à des besoins spécifiques.

Promotion : Sûrement l’axe du marketing le plus connu, c’est l’aspect le plus visible du marketing du point de vue du consommateur, la communication d’un produit.

Une fois les deux variables précédentes établies, l’objectif du marketing sera de faire connaître le produit auprès de la clientèle ciblée et passe principalement par la publicité. Celle-ci va pour cela s’établir sur 3 supports différents, le premier est appelé média possédé et correspond au média que l’entreprise possède comme son site internet ou compte sur les réseaux sociaux. Le second est appelé média payé et désigne les espaces publicitaires achetés par l’entreprise pour augmenter sa visibilité, cela peut prendre la forme de publicité à la télévision ou sur internet. Le dernier est appelé média gagné mais ne constitue pas comme les deux précédents a une action spécifique de l’entreprise mais plutôt au bon vouloir des consommateurs qui vont décider par eux-mêmes de faire la promotion d’un produit sans avoir été payé par l’entreprise.

De plus, la communication peut porter sur un produit, une marque mais aussi une personne (le personal branding).

Place : Souvent négligé mais tout aussi important que les 3 points précédents, le circuit de vente désigne le moyen dont l’entreprise va vendre son produit. Un mauvais accès du produit va ruiner les efforts fournis précédemment. Il faut donc veiller à ce que le produit soit facilement accessible, en effet si le consommateur ne peut pas se procurer le bien ou le service il y a de fortes chances qu’il ne l’achète pas.

Partie 3 : Les qualités d’un bon entrepreneur

Dans cette partie nous allons nous intéresser tout particulièrement à l’individu à la tête de la start-up, à travers une journée type d’un entrepreneur mais aussi les différentes qualités à avoir lorsque l’on décide d’entreprendre.

La journée type d’un entrepreneur :

La journée type d’un entrepreneur est très différente d’un jour à l’autre à tel point que l’on peut se demander si nous pouvons réellement parler de « journée type ». Cependant, nous allons essayer de vous décrire au mieux les différentes tâches auxquelles un entrepreneur doit faire face au cours de ses journées telles que les réunions, mails, entretiens avec des collaborateurs, gestion de projet etc.

Le réveil, la majorité des entrepreneurs affirment se lever tôt le matin, cela va notamment leur permettre de répondre à tous les mails qu’ils ont reçus, organiser leur journée, réunion, rendez-vous etc. S’avoir s’organiser est donc une qualité très importante chez les entrepreneurs cela va notamment permettre de limiter les imprévus.

La journée des entrepreneurs est souvent longue car elle commence très tôt et finit souvent très tard, comment font-ils pour tenir ce rythme ? Grâce au café (ou au thé en fonction des préférences) mais aussi grâce au sport et de manière plus générale grâce à une bonne hygiène de vie. Elle est très souvent composée de réunions avec les clients pour signer des contrats, les salariés pour détailler un projet, échanger des idées etc. L’entrepreneur se doit donc d’avoir une certaine aisance orale afin de se faire comprendre de tous. De plus, il doit également avoir des connaissances dans divers domaines tels que le marketing, la gestion de projet, ressources humaines, financement etc. afin de pouvoir comprendre au mieux chaque aspect de son entreprise.

La fin de journée (ou presque), la plupart des entrepreneurs ne se contentent pas de s’arrêter de travailler une fois le soleil couché, En effet, il n’est pas rare que certains entrepreneurs travaillent depuis chez eux ou qu’ils rentrent tard après un AfterWork avec des collègues ou entre entrepreneurs.

Pour résumer, un entrepreneur se doit d’être polyvalent et ne pas lésiner sur le travail. Cependant il ne faut pas oublier que chaque entrepreneur est différent et qu’il n’existe pas de réelle journée type mais plutôt des qualités inhérentes à la réussite des entrepreneurs.

Le mindset d’un entrepreneur :

Ex-nihilo, l’entrepreneur va construire son mindset grâce à un ensemble de facteurs (famille, amis, études, expériences, etc…) celui-ci va se développer tout au long de sa vie et nous allons voir qu’il y a des traits communs entre les entrepreneurs :

Thinking out of the box :

F.Mazella, X.Niel ou encore M.Simoncini sont des entrepreneurs Français qui ont cette forte capacité à penser différemment. La capacité à résoudre un problème est fondamentalement différente chez la plupart des individus et notamment chez les entrepreneurs. Les individus qui réussissent sont généralement ceux qui arrivent à décomposer un problème persistant et à le penser en dehors des solutions existantes. Prenons l’exemple de Blablacar qui constitue à l’époque une innovation majeure dans l’environnement tech. La plateforme permet de connecter des milliers de particuliers entre eux pour partager un trajet et limiter l’empreinte carbone en même temps.

La vision long terme et la résilience :

En règle générale, il est rare pour un entrepreneur d’être rentable dès la première année d’exercice. Les ajustements au niveau du produit ou service sont nombreux afin d’améliorer l’offre sur le marché. Il est donc nécessaire de faire preuve de résilience dès le début et c’est une des caractéristiques principales que l’on retrouve chez un entrepreneur. Cette caractéristique s’associe à la vision long terme car elle permet à l’entrepreneur d’apprendre de ses erreurs au fur et à mesure de son épopée. Dans le cas de Google, S.Brin et L.Page ont lancé le projet durant leurs études sans savoir comment ils gagneraient de l’argent avec cette entreprise. Ce n’est qu’en se lançant sur le marché qu’ils ont réalisé que la publicité était le meilleur levier pour monétiser le moteur de recherche.

En se précipitant, ils ont donc commis plusieurs erreurs mais grâce à une vision long terme, ils ont compris comment leur business allait générer des revenus dans le temps.

En conclusion, le mindset d’un entrepreneur est un de ses atouts les plus précieux lorsqu’il s’agit de diriger une entreprise et ses collaborateurs. “Money is just a consequence. I always say to my team, don’t worry too much about profitability. If you do your job well, profitability will come” B.Arnault

Le relationnel :

Pour réussir, un entrepreneur doit savoir interagir avec son équipe, ses collaborateurs, ses clients, on le sait. Mais comment ?

D’abord, il faut faire preuve d’une grande ouverture d’esprit qui lui permettra de développer et confronter ses idées et d’être à l’écoute. Être sociable est également une qualité indispensable qui, accompagnée d’une maîtrise de la communication, peut permettre de se créer des opportunités comme un carnet d’adresses plus fourni, un partenariat etc.

À ce propos, il faut savoir négocier, avoir le flair « business » et l’instinct commercial. Pourquoi ? On aura probablement affaire à plusieurs profils, contrats, et globalement des situations qui nécessitent de céder, sinon de demander plus. Il faudra accepter de faire des concessions par moment.

À l’égard de son équipe, il faut également savoir déléguer — c’est-à-dire charger une ou plusieurs personnes d’effectuer des tâches. En effet, l’entrepreneur.e n’évolue pas seul.e, il faut donc qu’il connaisse la spécialité de chacun, leurs forces et leurs faiblesses, afin d’optimiser le rendement de sa structure. En fin de compte, une entreprise réussie avant tout est un travail d’équipe.

Un trait qui en découle et dont on parle souvent est le leadership. Cela veut dire la capacité de diriger et de prendre des décisions. Il faut être sûr de soi et être convaincu de son choix. Ce dernier pourra peut-être s’avérer moins bien que ce que l’on pensait, mais sans erreur il n’y a pas d’entreprise réussie. Ainsi, le leadership se traduit également par une réactivité sans équivoque: il faut toujours agir et être proactif.

Persévérance :

Sûrement la qualité la plus importante chez un entrepreneur et Steve Jobs en parlera dans une célèbre phrase à propos de l’entreprenariat «I’m convinced that about half of what separates successful entrepreneurs from the non-successful ones is pure persévérance», d’après lui la différence majeure entre les entrepreneurs qui réussissent et ceux qui ne réussissent pas se situe tout simplement dans la persévérance.

Nombre d’entrepreneurs ont connu le succès seulement après plusieurs start-ups et de nombreuses heures de travail acharnées, cependant ils n’ont pas abandonné et ont su persévérer à la suite de leurs échecs.

Aujourd’hui lorsque l’on regarde un entrepreneur comme Elon Musk qui a créé près de 7 entreprises au cours de sa vie : Zip-2, X.com qui deviendra PayPal, et est actuellement à la tête de 5 entreprises : SpaceX, Tesla, The boring company, OpenAI, et Neuralink. Nous pouvons nous demander comment une seule personne peut-elle être à la tête d’autant de compagnies ? La réponse est simple, le travail et la persévérance.

Elon Musk détaillera cette notion lors d’une interview : ”Travaillez comme un diable. Je veux dire que vous devez juste passer entre 80 et 100 heures par semaine. Si d’autres personnes font des semaines de travail de 40 heures et que vous investissez 100 heures de travail, vous savez que vous réaliserez en quatre mois ce qu’il leur faut une année pour accomplir.”

Conclusion :

A travers ces différentes parties nous avons tenté d’avoir une vision la plus complète possible de ce qu’était l’entrepreneuriat, entreprendre est donc difficile et nécessite beaucoup de temps et d’efforts afin de pousser son projet vers le haut. De plus, cela nécessite de nombreuses connaissances d’un point de vue relationnel car il faut savoir travailler en équipe mais aussi d’un point de vue technique à travers le développement de compétences dans certains domaines tel que le marketing.

Cependant, le plus important lorsque l’on souhaite entreprendre est de s’y consacrer pleinement et d’être prêt à faire des sacrifices afin que notre projet puisse se réaliser. Bien que les entrepreneurs soient souvent confrontés à des difficultés, mener à bien des projets qui peuvent améliorer le bien-être de la société ou contribuer à son développement grâce à l’innovation est une belle initiative. L’essence d’un entrepreneur repose avant tout sur sa capacité à innover et à être résilient. Ces deux éléments permettent de réaliser des projets à fort potentiel dans des domaines traditionnels ou disruptifs comme la foodtech, la legaltech, la medtech ou encore la fintech.

Alors si vous comptez entreprendre, ne lésinez pas sur vos efforts !

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Start'in Sorbonne

Fondée en Novembre 2015, Start’in Sorbonne est une association qui a pour but de promouvoir l’entrepreneuriat auprès des étudiants de l’Université de Paris 1.