0 à 1 de Peter Thiel

Start'in Sorbonne
8 min readMar 15, 2021

Comme l’indique Peter Thiel dans son ouvrage : “Les pages de ce livre ne sont pas un manuel ou une somme de connaissance mais un exercice de réflexion”. Zéro à Un, paru en 2014 est un ouvrage de l’entrepreneur et investisseur américain Peter Thiel. Il s’agit d’une version condensée et mise à jour d’un cours très populaire donné par Peter Thiel à l’université de Stanford. C’est en se rendant compte de la pertinence des cours qu’il donnait qu’un élève lui proposa de publier ses cours sous la forme d’un ouvrage en s’appuyant sur ses prises de notes.

Bien évidemment, cet article n’a pas pour objectif de réaliser un résumé complet de l’ouvrage mais de mettre en lumière les thématiques principales énoncées dans Zéro à un.

PARTIE 1 : Les 7 questions à se poser avant d’entreprendre

Sûrement l’une des parties les plus importantes du livre de Peter Thiel, voici les sept questions à se poser et auxquelles chaque entrepreneur doit répondre avant de se lancer s’il veut créer une entreprise prospère.

1. La question de l’ingénierie

Etes vous capable de créer une technologie de rupture au lieu d’apporter de simples améliorations ?

L’entreprise doit être en mesure de créer une technologie de rupture au lieu d’apporter de simple amélioration progressive. La technologie doit être considérée comme au moins dix fois plus performante que ce qui se fait. Cela revient à mettre en place une technologie de rupture.

2. La question du timing

Le moment est-il bien choisi pour lancer une activité comme la vôtre ?

Il est nécessaire de savoir se lancer au bon moment. On doit alors se demander si le moment est propice au lancement d’un projet concret. Lorsque l’on se lance il faut toujours faire attention à l’environnement qui nous entoure ainsi que les perspectives de croissances technologiques futures.

3. La question du monopole

Vous lancez-vous avec une grosse part de marché ?

Les entreprises doivent éviter les grands marchés. Ceux se chiffrant en milliards de dollars sont synonymes de forte concurrence et donc de faibles rendements. Il faut donc commencer par viser un petit marché et tenter de le monopoliser pour ensuite s’agrandir.

4. La question du personnel

Avez-vous la bonne équipe ?

La capital humain est la chose la plus importante qu’une entreprise puisse posséder. Il faut donc avoir des personnes intelligentes et compétentes à ses côtés.

5. La question de la distribution

Avez-vous les moyens non seulement de créer mais aussi de livrer votre produit ?

Avoir un bon produit n’est pas suffisant, il faut aussi être capable de savoir le vendre et le livrer de manière efficace. S’il est difficile de se procurer votre produit, il ne se vendra pas suffisamment. Il faut donc faciliter le plus possible l’accès aux produits.

6. La question de la durabilité

Votre position de marché sera-t-elle défendable dans 10 ou 20 ans ?

Il faut être capable de se faire une place sur un marché mais aussi de la garder sur le long terme. L’entreprise doit donc chercher d’où peuvent venir les menaces qui empêcheraient son développement futur. On peut citer différentes menaces comme les concurrents, les habitudes des consommateurs, le changement de législation, les nouvelles technologies etc. Il faut donc anticiper tous les changements potentiellement néfastes avant qu’ils n’arrivent.

7. La question du secret

Avez-vous su cerner une opportunité unique que d’autres n’ont pas vu ?

Les meilleures entreprises détiennent quelques secrets. Ce sont des raisons spécifiques qui mènent à la réussite et qui échappent aux autres. Détenir un secret nous confère un avantage concurrentiel par rapport aux concurrents.

PARTIE 2 : Les débuts

La phase de lancement d’une entreprise est primordiale. Si une entreprise repose sur de mauvaises fondations, elle sera inévitablement vouée à l’échec. C’est pour cela que nous allons voir 4 aspects à ne surtout pas négliger lors de la création d’une entreprise.

1. Mariage fondateur

L’un des éléments les plus importants est de faire attention avec qui l’on se lance. En effet, si l’on ne s’entoure pas des bonnes personnes, l’entreprise devra faire face à de nombreuses difficultés. Avant de se lancer, il faut réfléchir aux personnes qui seraient le plus à même de participer au bon fonctionnement de notre entreprise. C’est la raison pour laquelle il faut se lancer avec quelqu’un que l’on connaît bien et si possible avec qui l’on travaille depuis longtemps. Il est donc impératif que les fondateurs s’entendent bien mais aussi créer une atmosphère plaisante au travail avec une cohésion d’équipe. De plus, il faut une structure qui puisse maintenir cette cohésion d’équipe sur le long terme car une structure inadaptée ne permettrait pas l’ascension de l’entreprise.

2. Le recrutement

Une fois l’entreprise lancée, elle doit inévitablement recruter des individus afin de favoriser son expansion. Le recrutement constitue donc la pierre angulaire du bon fonctionnement de l’entreprise.

Lorsque l’on recrute des personnes la première erreur est de se fier uniquement au CV de l’individu. Il faut aussi se pencher sur l’individu en tant qu’être humain. L’aspect social est un facteur nécessaire lorsque l’on travaille en groupe. Il faut donc faire attention à employer des personnes capables de travailler entre elles tout en créant une synergie de groupe. Cela va permettre d’avoir des employés plus épanouis et donc plus impliqués dans l’entreprise.

Cependant distinguer les bons des mauvais profils n’est pas suffisant si l’entreprise n’est pas capable d’attirer des individus talentueux. Pour cela, chaque entreprise possède deux leviers :

Le premier est relatif à la mission, “ce que fait l’entreprise”. Afin d’attirer des individus talentueux, une entreprise doit être capable d’énoncer clairement pour quelles raisons les missions qu’elle propose sont captivantes et importantes. Cependant une belle et grande mission ne suffit pas.

Le second levier quant à lui est relatif à l’équipe en elle-même et l’ambiance au travail. Pour cela, il faut être en mesure d’expliquer pourquoi l’entreprise permet l’épanouissement d’un point de vue professionnel et personnel à travers son cadre de travail.

3. Être du voyage ou pas

Lorsque l’on s’apprête à lancer une entreprise, il faut s’assurer que les personnes que l’on recrute doivent se consacrer à temps plein dans celle-ci. Il faut alors éviter le plus possible d’avoir recours à des consultants externes à l’exception de personnes que l’on va engager à titre exceptionnel. On peut par exemple avoir recours à un avocat ou à un comptable mais la majeure partie des activités doit être effectuée en interne.

4. L’argent n’est pas roi

Afin d’avoir des employés pleinement impliqués, il faut les rémunérer convenablement. Mais un salaire élevé constitue une charge élevée pour une start-up et pousse les employés à se focaliser sur le court terme. Les start-up ont quelque chose de bien plus intéressant à proposer : les stocks-options. Cela consiste à donner à ses employés un portefeuille de titres de l’entreprise dans lequel ils travaillent, cela est bien plus motivant car les employés récoltent directement le fruit de leur travail et coûtent moins cher à l’entreprise. De plus, proposer des stocks-options permet d’éliminer au porte de l’entreprise des individus peu compétents qui souhaitent adopter un comportement de passager clandestin.

« Quiconque préfère posséder une part de l’entreprise plutôt qu’un salaire témoigne de sa préférence pour le long terme ainsi que son engagement à accroître la valeur de l’entreprise »

Partie 3 : Le monopole

Tout entrepreneur souhaite voir son entreprise devenir un acteur incontournable dans son secteur d’activité. Dans cette dernière partie, nous allons donc décrire comment une startup peut gagner des parts de marché jusqu’à se retrouver en situation de monopole. Mais avant de voir comment y parvenir nous allons dans un premier temps définir les quatres caractéristiques définissant le monopole.

1. Technologie ou produit exclusif

Cela consiste à avoir un service ou un produit impossible à répliquer. Pour y arriver nous avons deux options qui s’offrent à nous. La première est de prendre un produit déjà existant et de l’améliorer à un tel point qu’il soit au moins dix fois plus efficace que le produit du plus proche concurrent. Autrement, nous pouvons créer un produit tout nouveau. Ainsi, il n’y a pas de concurrent direct à la sortie du produit et sa valeur ajoutée est potentiellement infinie.

2. Effet de réseau

Cet effet se produit lorsqu’une nouveauté s’immisce dans le quotidien des individus. Tout le monde se met alors à consommer un bien ou à utiliser un service par un effet de mode. L’effet réseau possède un effet de levier très puissant car le fait qu’un grand nombre d’individus consomme ce bien incite les non consommateurs à l’utiliser. Il existe une sorte de pression sociale qui s’installe poussant à la consommation d’un bien spécifique.

3. Economie d’échelle

L’économie d’échelle se traduit par le fait de pouvoir produire en grande quantité un bien ou service. Cela permet de réduire les coûts fixes liés à la création d’un nouveau produit tel que la R&D. C’est cela qui va permettre à une entreprise d’accroître ses parts de marché ainsi que de devenir de plus en plus rentable. Il est donc primordial pour une jeune entreprise ayant comme volonté de se développer d’intégrer le passage à l’économie d’échelle dès sa conception.

4. Image de marque

Toute entreprise qui souhaite se développer au point de devenir un monopole doit prêter attention à son image de marque. En effet, l’image qu’elle renvoie va être déterminante lors de son ascension. Une entreprise ayant une mauvaise image auprès du public se retrouvera fragilisée par l’arrivée d’un nouveau concurrent ayant une meilleure image de marque.

Maintenant que nous avons vu les quatre caractéristiques propres au monopole, nous allons nous pencher sur la manière d’en construire un :

1. Commencer petit et faire monopole

Cela semble banal mais lors de sa création, une entreprise ne touche qu’un nombre très restreint de personnes. Il ne faut pas voir trop grand, trop vite mais commencer par un marché de niche, car il est plus simple de maîtriser un petit marché qu’un grand. Tout marché de grande taille pour débuter est un mauvais choix. La cible parfaite se compose d’un petit groupe de personnes très regroupées et desservies par peu de concurrents.

2. L’accroissement d’échelle

Après avoir dominé le marché de niche, il faut progressivement l’étendre à des marchés connexes. Cela permet à une entreprise de se développer progressivement en utilisant les compétences qu’elle a déjà acquises pour grossir. Prenons l’exemple d’Amazon, cette entreprise a commencé par s’imposer comme acteur majeur dans le marché des livres puis a étendu son marché aux CD, aux cassettes vidéos ou encore aux DVD jusqu’à devenir le plus grand magasin du monde.

3. Ne pas déranger

Lorsqu’une entreprise se développe, elle ne doit pas attirer l’attention des concurrents pour éviter le plus possible de rentrer en guerre commerciale contre un concurrent trop tôt. Ce n’est qu’une fois qu’elle sera assez développée qu’elle pourra se confronter aux autres acteurs du marché.

Pour conclure, nous pensons que ce livre est un incontournable pour chaque personne souhaitant se lancer dans l’aventure entrepreneuriale. Peter Thiel ne cherche pas à travers ce livre nous donner une formule préconstruite de la réussite mais bien des pistes de réflexion.

Cyriaque Barral & Julien Le Broch

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Fondée en Novembre 2015, Start’in Sorbonne est une association qui a pour but de promouvoir l’entrepreneuriat auprès des étudiants de l’Université de Paris 1.